lundi 7 décembre 2015

Equus par la compagnie la Chimère


Vendredi 11 décembre à 20h
le Studiolo-IRTS de Lorraine en partenariat avec le Forum IRTS de Lorraine et l'association Borromée vous proposent :



Equus
de Pierre Shaffer
par la Compagnie la Chimère 



Equus, inspiré d’un fait réel, raconte pourquoi un adolescent, Alan Strang, apparemment sans soucis, crève les yeux de six chevaux dans un accès de démence. Un psychiatre, Martin Dysart, tente de démêler l’écheveau psychologique de son jeune patient et nous fait assister en direct à son accompagnement.

À sa sortie, la pièce de Pierre Shaffer créée en 1973, ébranle profondément la critique par son propos subversif qui va jusqu’à faire douter le psychiatre du bien-fondé de sa prise en charge. La pièce remporte un grand succès tant en Angleterre qu’aux États-Unis, au Canada puis en France, un succès qui, depuis, ne s’est pas démenti. 

Représentation suivie d’un débat animé par Judith Marx, psychanalyste et membre de l’association Borromée.
Avec le Studiolo-IRTS de Lorraine et l’association borromée.








lundi 30 novembre 2015

Quand Sida fait forme






jeudi 3 décembre

IRTS de Lorraine - Salle Harlekin Art  - 41 avenue de la Liberté - Le Ban-Saint-Martin

 

Journée d'étude

9h30-17h

entrée libre 


Quand Sida fait forme

théâtre, danse, images, archives...

À l’occasion de la Journée mondiale de la Lutte contre le SIDA (1er décembre)

(mieux) faire connaître les différentes formes d’expression qui ont vu le jour dans les moments les plus forts de la pandémie du Sida

présenter différentes expériences artistiques de l’image plastique à la série TV en passant par la chorégraphie et le théâtre

interroger le rapport des arts actuels à l’événement d’une peste moderne, en saisir le sens investi du point de vue  de la représentation (mimesis) et d’une participation émotionnelle (methexis)

penser l’archive de la pandémie pour nous positionner dans le futur et dans notre rapport à son actualité en Afrique et en Asie 

Avec Philippe Artières, Didier Doumergue, Olivier Goetz, Roland Huesca, Claire Lahuerta, Lola Moreau, Pierre Ravenel, Catherine Simon

 

 

Spectacle

20h 

5€/2€

Le Bain 

de Jean Luc Lagarce

avec Claude Lecarme

par Le Petit théâtre d’Ernest

 

« On prend un long bain, lui, posé sur moi comme un enfant malade, son corps superbe en train de se défaire. On dort enlacés. C’était comme le bonheur le plus grand, aujourd’hui, le souvenir que je garde, c’était comme le bonheur le plus grand d’être si paisibles et le désespoir encore de savoir qu’on se quitte »

 

En partenariat avec 2L2S ( Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales), Le Studiolo-IRTS de Lorraine, Couleurs Gaies, Le Petit théâtre d’Ernest

 

 


 

Renseignements : catherine.simon@irts-lorraine.fr  - 03 83 93 36 90

www.irts-lorraine.fr

 

 

 

 


lundi 12 octobre 2015

Le Bourgeois Gentilhomme


Le Studiolo-IRTS de Lorraine vous propose 
un stage de théâtre et danse pour enfants (6-15 ans)

Du 17 au 24 Octobre à l'IRTS de Lorraine





Renseignements Anne Verdier au 0620701882

mardi 16 juin 2015

Peter pan


Les étudiants en première année préparant le diplôme d'éducateur de jeunes enfants vous présentent un spectacle mêlant théâtre et photographie autours du personnage de Peter Pan. 
Jeudi 18 juin à 14h30 salle Harlekin Art de l'IRTS de Lorraine. 

jeudi 16 avril 2015

vendredi 10 avril 2015

Is that a fish in your ear ?








TE On n’habite pas un pays, on habite le langage/ Mars 2015/ME2

 Plusieurs entrées pour commenter les travaux que vous avez présentés et conclure la séquence Mars 2015/ME2 de l’axe ECCMC. 

On peut commencer par remarquer et saluer la masse des productions et leur grande diversité. Chaque atelier, chaque sous-groupe, chaque étudiant, s’est approprié la thématique, l’a décliné et illustré à sa façon et a déclenché sa créativité. 

Ce processus de production est lui-même une illustration de la thématique abordée. En effet les étudiants ont a priori l’impression que ne pourra leur être bénéfique le travail dans un atelier « qu‘ils n’ont pas choisis ». L’inscription par Doodle, demandant un peu de dextérité informatique, a laissé parfois en plan quelques étudiants retardataires qui ont du se contenter des places disponibles restantes. Mais le groupe des étudiants qui a produit une vidéo dans l’atelier « Arts plastiques » est un exemple réussi de « jeu » avec le cadre, d’adaptation, de détermination collective par rapport aux pistes ouvertes par l’intervenante Dominique Fabuel. En décidant d’être des « électrons libres » dans cet atelier, ni de dessiner, ni de construire des objets de papier et cartons, selon le programme proposé au départ aux étudiants par l’intervenante, ils ont investi de leur plein chef un médium qu’ils préféraient, et mené leur projet seuls, de bout en bout, comme il aurait été possible à des étudiants de l’atelier photo de faire de la musique, à ceux de l’atelier théâtre de construire des objets et des décors, aux danseurs de faire des photos, etc... 

C’est parce qu’il y a un cadre (une « loi »), une contrainte, que l’expression de la liberté  créatrice est rendue possible, ne serait-ce qu’en s’opposant à cette loi ou cette contrainte.  La nécessité du cadre n’est pas une loi morale implacable qui « interdit » et assèche le jeu. Au contraire elle garantit le jeu, suscite l’inventivité, la débrouille, le solutionnement. 

Le cadre n’est pas un « pays » bordé de frontière qu’il faut habiter, c’est un dispositif  de jeu, de lien social qui relie les individus entre eux, représenté au premier chef par le langage, ce « premier » des liens sociaux.

L’exposition La voix du traducteur, visitée par les étudiants au FRAC-Lorraine, le premier jour de la séquence, est aussi une proposition d’illustration de la thématique. Cette proposition est donnée à voir non comme un « modèle », « l’objectif à atteindre », mais comme une déclinaison possible, propre à enrichir notre regard, à produire des émotions, permettre des associations, des prises de position, des mises en récit. C’est une langue particulière qui entre en jeu avec nos propres idiomes, les sollicite, les questionne, les force à faire société.

La trilogie 
  • Thématique (ici formulée dans le titre : On n’habite pas un pays, on habite le langage
  • Médium (chacune des disciplines des ateliers : photo, arts plastiques,  danse, théâtre)
  • Apports (ici l’exposition La voix du traducteur, mais aussi les documents montrés par les intervenants, les extraits de vidéo visionés en groupe comme le solo du poète Ghérasim Lucas, par exemple, les exercices et trainings, etc…)

constitue l’armature pédagogique d’une action. C’est elle dont il faut se doter pour projeter une action éducative à mener avec des bénéficiaires sur le terrain : déterminer un thème, déterminer un médium, proposer des exemples, illustrations, matériaux concrets à partir desquels susciter l’intérêt.

L’organisation pratique de l’activité et son effectuation, depuis l’intéressement des participants (comment l’offre d’activité prend en compte le désir des participants) jusqu’au déroulent de la (ou des) séance(s), constitue le second point méthodologique.

Enfin l’exploitation éducative de l’activité par  la mise en récits et en mots, l’échange des participants, le « debriefing », en constitue le troisième temps.  


II-

La restitution finale des travaux d’atelier sous forme d’événement spectaculaire où se mêlent arts vivants, installation, exposition, projection de photos ou de vidéo, constitue la finalisation « évaluante » de l’activité programmée.  

La présentation des résultats, autrefois condamnée parce qu’on prétendait qu’elle pouvait nuire au  « processus » d’apprentissage (trop de stress, l’objectif de plaire donc de séduire, le détournement de l’éducatif par l’adhésion à un objectif « artistique »), est, au contraire, un puissant moteur pour les participants. L’expression n’est pas coupée de la volonté communicante, du désir de s’adresser à un public, du moment où, présentant ses réalisations, le participant se présente lui-même et se fait reconnaître pour ce qu’il est, c’est-à-dire ce qu’il a concrètement montré de lui-même. Dans ce dispositif se retrouvent les objectifs de valorisation de soi, de production de l’estime de soi, d’investissement de soi dans le rapport communicant à autrui.

Chaque atelier a décliné cette thématique du jeu que permet le langage, transmission ou traduction, du jeu avec le langage, matière sonore, accents, traces graphiques, sens, de l’incarnation de son attitude personnelle dans le langage, toutes choses qui se retrouvent dans (et caractérisent) la relation des travailleurs sociaux aux bénéficiaires qu’ils accompagnent, aux équipes avec lesquelles ils travaillent, aux parents qu’ils associent à la relation éducative qu’ils instaurent, aux institutions, aux financeurs, aux décideurs, à qui ils rendent des comptes.

Les danseurs ont mis en évidence l’échec de la parole, même lorsqu’elle énonce dans toutes les langues (français, espagnole, serbe, anglais, allemand, russe, wolof) la même demande : « voulez-vous danser avec moi » sans prendre appui sur la situation qui relie les personnes et la participation des corps. Mais lorsque chacun investi l’expression gestuelle, la transmet aux autres du groupe, se sent suivi par les autres qui reproduisent comme ils le veulent, comme ils le peuvent, à leur manière le geste qui leur est proposé, alors le groupe se construit  s’articule, associe ses forces, produit des images. Le jeu de la parole et des corps aboutit à l’image d’un corps organique au centre du plateau animé d’une seule respiration qui le fait onduler d’avant en arrière, et crépite d’éclats fugitifs, de flammèche, d’éruptions solaires, jusqu’à s’éteindre, se dissocier lentement et nous donner l’espoir d’un recommencement ailleurs, une autre fois. 

L’atelier théâtre s’est emparé d’une idée voisine en l’exploitant avec ses moyens propres : la façon par exemple de camper avec humour et réalisme une situation, en l’émaillant de détails observés dans la vie quotidienne. Quatre jeunes femmes aux costumes colorés, qui les distinguent les unes des autres, se rencontrent, chacune parlant dans sa langue. Mais la situation qui les réunit leur permet de se comprendre : l’une d’elles annonce fièrement aux autres son futur mariage avec un garçon. Pour décrire le garçon deux ou trois mots en français se glissent comiquement dans les idiomes de chacune :  « Eric-les-yeux-bleus ». Certaines poussent des « you-you » de joie, d’autres trépignent et félicitent. L’une, jalouse, voit le garçon qui l’intéressait lui échapper et laisse éclater sa colère. Ses amies tentent de la calmer en attirant son attention sur un autre garçon, à nouveau désigné par une expression en langue française populaire « Hakim-le-beau-gosse ». On retrouve ici les stratégies quotidiennes du passage d’une langue à l’autre, qu’il s’agisse d’aborder certains sujets dans une langue qu’on juge appropriée ( ou pour des parents parfois pour ne pas être compris des enfants, etc…) le recours confortable à une tiers-langue qui permet d’aplanir rapidement des difficultés, etc.

Une autre scénette met en présence deux personnes qui déclament en même temps le même texte en multipliant les accents, les intentions expressives, les attitudes, en accentuant  de façon réjouissante, la diversité des langues et des langages, par une simple opération de juxtaposition qui s’amuse à ne pas s’intéresser au sens des mots, 

Un troisième groupe se livre à la représentation théâtrale d’œuvres célèbres exposées dans un musée des beaux arts : le Radeau de la méduse, le Déjeuner sur l’herbe, le Jardin des délices, etc…. Les approximations, discordances, impossibilités, dans la transposition d’un langage graphique en langage gestuel font tout le sel de la démonstration. 

La dimension du comique, du rire, de la moquerie, est plus facilement portée par l’expression théâtrale, plus directement, plus clairement, ce qui ne signifie pas qu’elle est absente des autres modes d’expression. 
D’autre part cette dimension est aussi, souvent, investie par les groupes pour exprimer la joie de faire groupe, d’évoluer ensemble, au point de se substituer parfois au sens de l’activité proposée. L’objectif de faire prendre et éprouver du plaisir aux participants, que vise toute activité, ingrédient essentiel sans lequel elle ne peut être mise en œuvre, se mue parfois en recherche de la rigolade facile, de la blague qui ruine toute recherche complexe du sens, se moque à bon compte d’une aspiration plus cérébrale. L’esprit de sérieux a certainement parfois besoin de ce garde fou. Mais sa pratique excessive qui satisfait au premier abord une pulsion collective, anéantit la volonté difficile de construire une architecture qui se tient. La rigolade peut déboucher sur un déboutonnage obscène des individus qui ne s’en rendent pas compte sur le moment et finissent par le regretter, lorsqu’après-coup ils retrouvent sur face-book, par exemple, des clichés de leurs soirées arrosées, ou de situations scabreuses.

Dans l’exercice d’expression gestuelle, théâtrale, dansée, l’éclat de rire intervient souvent au milieu d’une scène lorsque le participant ne peut plus maintenir la concentration nécessaire à son action, se trouve dominé par un sentiment de ridicule, de gène par rapport à un éventuel spectateur ou même la présence des autres camarades, ou sa présence à lui-même lorsqu’il assiste du coin de l’œil à ses propres efforts. La tentation est grande de noyer cette gêne sous une blague désinvolte.

Outre la vidéo dont il a déjà été question, l’atelier d’art plastique a présenté plusieurs projets différents en mettant en scène le jeu qui constitue le fond du langage, en rendant visible l’interaction entre l’objet et le spectateur dans le jeu de langage. Ainsi pour trouver la sortie du labyrinthe en relief il fallait se laisser guider par les seules lettres, au sol, qui faisaient phrase et sens. Ou bien il fallait soulever des languettes de papier qui masquaient la traduction en français de mots écrits en caractères non latin, chinois, cyrillique, grec, etc… 
L’interaction est un jeu, et le jeu est aussi au fondement de l’interaction entre humain et non-humains, de la mise en jeu du corps, du travail, de la production, de la transformation, de l’activité. Des petits rituels populaires le réactivent comme lorsqu’il s’agit de trouver des œufs de pâques cachés dans les buissons, ou manger la friandise derrière chaque fenêtre du calendrier de l’avent, ou de rechercher le trésor laissé en héritage par le laboureur à ses enfants : « D’argent, point de caché. Mais le père fut sage / De leur montrer avant sa mort / Que le travail est un trésor ».

Dans la ziggourat des langues, on retrouve concrètement la mise en scène humoristique de ces préoccupations. De la Tour de Babel, cette petite construction de carton n’a pas l’aspect massif et inquiétant, elle emprunte au contraire sa fragilité aux constructions échevelées qui couronnent les pièces montées de mariage, toute en stuc blanc, en fusion et promesse de félicité malgré la diversité des langues, des graphies, des malentendus, un espoir fervent, avec des escaliers de papier à la Escher, qui ne débouchent sur aucun palier, jonchés de livres ouverts dont s’élèvent le dessin de lettres comme des oiseaux. Rire de sa foi du charbonnier dans les liens indéfectibles que permettrait le langage fait aussi partie du jeu.


Atelier photo (à suivre).